— Épisode 05

24 avril 2019
Annelyse Cabaroc

JEANNE
GOUTELLE

ARTISTE

Les couleurs de l’Inde

Jeanne est issue d’une famille de créatifs. Assez vite elle sait qu’elle veut étudier le textile. C’est à l’école Duperré à Paris qu’elle apprend toutes les techniques de tissage, broderie, de tricot… Ses études sont très concrètes et elle décide de faire une année de post diplôme pour faire des stages, voyager et apprendre l’anglais. C’est en Inde qu’elle atterrit et ce pays va lui offrir un de ses premiers jobs dans un atelier de broderie pour l’univers du luxe. Cette expérience va la marquer et lui apprendre l’amour de la couleur, mais surtout la réalité de la mode à l’échelle de la mondialisation.

«L'Inde a été une expérience assez bouleversante»

Comment naît une tendance

Après sept années de free-lance, Jeanne décide de travailler pour le bureau de tendance Carlin. Durant quatre ans elle décompose les tendances en matière de décoration qui vont faire nos intérieurs de demain. Elle nous explique que les tendances sont élaborées à partir des contextes politiques, du milieu de l’art contemporain, de la musique, des différentes cultures mondiales… et que toutes ces données sont analysées sur le long terme pour définir les couleurs, les matières, les ambiances qui vont influencer notre quotidien. Elle trouve dommage qu’aujourd’hui les marques ne s’affranchissent pas assez de ces tendances et que tout le monde propose les mêmes produits avec une course aux prix bas.

La Biennale de Design de Saint-Étienne

Ce début d’année a été riche pour Jeanne puisqu’elle a travaillé sur la scénographie de la Biennale de Design de Saint-Étienne en collaboration avec Lisa White et François Dumas sur l’exposition Systems, No stuff. Cette installation s’est faite en partenariat avec des entreprises de textiles locales qui ont donné leurs chutes de productions ainsi que des femmes bénévoles pour le tressage de tous ces rubans. Jeanne nous raconte cette belle rencontre et cette chouette synergie ! Elle expose également son travail d’artiste à la Maison du Passementier, à Saint-Jean-Bonnefond où elle a créé des oeuvres à partir de l’histoire du tartan. Elle nous explique dans l’interview quel a été son processus créatif.

Le recyclage textile

Ses expériences dans l’industrie de la mode lui ont fait prendre conscience de l’enjeu du recyclage dans le monde du textile. Des tonnes de matières sont stockées ou détruites partout à travers le monde. Elle aimerait qu’un jour naisse des recycleries pour faire le pont entre l’industrie et l’artisanat. Les jeunes créateurs ont parfois de la difficulté à faire produire du tissu ou autre matière faute de quantité. Jeanne pense que si les industriels mettaient à disposition ces matières inutilisées, une nouvelle économie de la mode pourrait voir le jour. En attendant, elle contribue à sa manière, avec ses moyens en utilisant les chutes de productions des entreprises pour créer des pièces uniques, du mobilier sur mesure ou en petite série.

Annelyse Cabaroc

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POUR SUIVRE JEANNE

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@jeannegoutelleatelier

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